FAQ

Team Diapéro
Diapéro
Published in
7 min readDec 19, 2016

--

Lisez cette FAQ pour en savoir plus sur le diaporama sonore et sur Diapéro.

Qu’est ce que le diaporama sonore ?

Mixer du son et des photos est une technique qui remonte aux années 1950. Aujourd’hui, ce format connaît un nouveau développement grâce aux narrations multimédia.

Le “montage photographique sonorisé” est né dans les années 1950. On attribue au photographe voyageur Robert Thuillier (1910–2004) son invention. Il a réalisé près de 150 diaporamas d’une quinzaine de minutes chacun sur la vie paysanne en France, les grands fauves d’Afrique…

Le diaporama a été ensuite popularisé par Claude Madier, président du photo club de Vichy, qui organise en 1959 le premier festival international de montage sonore. Il est l’auteur de Projections sonorisées — Diaporama, un livre didactique qui connaîtra plusieurs rééditions dans les années 1970.

Grâce à l’arrivée du projecteur de diapositives Kodak “Carousel”, en 1962, le format connaît un succès croissant auprès des photographes amateurs. La projection nécessite l’installation d’un ou plusieurs écrans ainsi que d’enceintes acoustiques. Le spectateur, immergé dans le noir pendant une douzaine de minutes (c’est la durée maximum fixée dans les concours de diaporamas), découvre ces compositions, qui empruntent autant au réalisme qu’à l’imagination de leur auteur.

Avec la généralisation de la photo numérique (la fabrication des Kodak “Carousel” s’arrête en 2004) et des outils de montage sur ordinateur, le diaporama se numérise. La galerie photo Flickr apparaît en 2004 et YouTube est lancé l’année suivante. Le terme diaporama lui aussi évolue. Il désigne tout d’abord ces présentations, réalisées sous Powerpoint, à vocation humoristique, philosophique, ludique, souvent agrémentées d’un fond musical, qui se propagent par mail. Sur les sites des médias, le mot désigne désormais une simple galerie photo sans son.

Pour éviter la confusion le “diaporama” est contraint de s’adjoindre le qualificatif “sonore”. Aujourd’hui, il désigne un film court (moins de 5 mn) qui mixe un photoreportage et un reportage radiophonique (voix et sons d’ambiance). Il est monté sur des logiciels audiovisuels (Final Cut Pro, Adobe Première) ou sur un logiciel dédié (Soundslides). Lorsque le diaporama sonore intègre des séquences en vidéo, on parle plus volontiers de Petite oeuvre multimédia (POM). Le diaporama sonore, souvent utilisé dans les webdocumentaires comme un élément, est en train de s’émanciper pour devenir un format à part entière.

Les médias l’utilisent pour proposer à leurs lecteurs une immersion dans un sujet. En Grande-Bretagne, le Guardian et la BBC ont mené une politique ambitieuse en la matière. Aux Etats-Unis, le Los Angeles Times et Mediastorm font de même. Le Chicago Sun Times reçoit le prix Pulitzer en 2011 pour sa série sur la criminalité, avec un diaporama sonore intitulé Area 5 Homicide. En France, le diaporama sonore est proposé sur les sites d’information de Le Monde, Médiapart, Libération, Pèlerin, Rue89, La Croix, Polka magazine... En région, de nombreux sites de presse locale produisent régulièrement ce format.

Quelles sont les vertus du diaporama sonore ?

C’est un format qui combine la force d’expression du son et celle de la photographie, pour un traitement à la fois informatif et artistique. En liant étroitement la narration visuelle à la narration sonore, le montage confère au reportage un relief unique qui favorise l’immersion.

Le diaporama sonore est un antidote à l’accélération numérique et à l’information continue. Format court, il a la particularité de dilater le temps de la narration, en se nourrissant du contraste provoqué entre l’instantané photographique et la lenteur du son.

Photo © Diapéro. Tous droits réservés.

Quelles sont les caractéristiques de ce format ?

Le son donne la notion du temps qui s’écoule, stimule l’imagination et les sensations, donne à voir l’espace dans lequel il a été enregistré ; la voix humaine qu’il capte déploie une présence, une épaisseur presque physique.

Le photoreportage exprime un regard singulier sur une réalité. L’oeil du photographe est hyper sensible, intense, personnel. Par sa technique, il arrive à saisir la grâce fugace de l’instant en la sculptant avec la lumière, et en l’immortalisant dans une composition donnée.

La désynchronisation entre le son et l’image renforce l’efficacité de la narration. On peut, par exemple, s’attarder sur une photo en laissant le reportage sonore se déployer.

Comment réalise-t-on un diaporama sonore ?

Seul, à deux ou à trois, tout est possible. L’idéal est de penser sa narration en amont du reportage pour capter sur le terrain toute la matière son et image nécessaire. Au montage, on commence par le son (voix, ambiance, musique) avec un logiciel dédié (Audacity, Reaper, Hindenburg, Adobe audition…), afin de créer la base narrative de l’histoire. Puis, dans un logiciel de montage vidéo (iMovie, Première, Final Cut…), on vient faire coïncider les images dans un certain ordre et une certaine durée de façon à ce qu’elles répondent au son. On ajoute enfin les transitions (fondus), les animations (zoom) et l’habillage (légendes, panneaux texte). Mais avant le mieux, c’est d’en regarder beaucoup pour s’inspirer.

Qui achète des diaporamas sonores, et à quel prix ?

Des sites internet de presse (Pèlerin, La Croix, la Voix du Nord, Médiapart, Libération, Polka, etc.), de radio (RFI, Europe 1, France info), de télévision (France 2, Arte) ont diffusé des diaporamas sonores, le plus souvent à l’initiative des journalistes eux-mêmes qui ont proposé ce format. Celui-ci reste rare — C’est aussi ce qui fait son charme !

Les tarifs de la presse sont bas : d’une centaine d’euros à environ 500 euros (bruts salariés en pige). Les photojournalistes arrivent à tirer leur épingle du jeu en proposant un publication papier doublée d’un diaporama sonore (ce qui permet, en général, une double pige).

Les collectivités territoriales (conseil général, mairie, etc.) et les ONG (Secours catholique, Fondation Abbé Pierre, etc.) sont friandes de diaporamas sonores. Ce format ennoblit leur cause. Les tarifs sont franchement plus élevés que pour les médias : autour de 1200 euros environ le diaporama sonore (facture ou droits d’auteur, en général), voire plus.

A Diapéro, nous militons pour une rémunération juste. Un diaporama sonore représente au minimum trois jours de travail (préparation, tournage, éditing, montage, export). Ainsi, nous avons créé en 2014 le prix du diaporama sonore, qui est rémunéré 1 000 euros et diffusé chaque année par 2 médias partenaires (Polka, Médiapart, Libération, Arte info, La Croix, l’Obs...)

Debrief d’un diaporama sonore après sa projection / Photo © Diapéro. Tous droits réservés.

Qu’est ce que Diapéro ?

Diapéro est un rendez-vous plus ou moins trimestriel autour du diaporama sonore créé en novembre 2012. Il réunit des adeptes du format multimédia court mêlant photos et son lors de soirées projections, à Paris, en région, dans des festivals. Ces formats informatifs et artistiques regroupent le diaporama sonore, l’infographie animée, la vidéographie, la Petite oeuvre multimédia…

Qui est derrière Diapéro ?

Trois personnes et amis au départ (2012) : Marianne Rigaux (journaliste et responsable pédagogique à Samsa.fr), Paul-Alexis Bernard (journaliste à Centre France, passé par l’ESJ Pro) et Gilles Donada (ex chef du web à Pèlerin, redevenu journaliste à La Croix). Diapéro accueille ensuite Alex Liebert (réalisatrice) en 2017, puis Camille Dampierre (photographe et vidéaste), Nadja Makhlouf (photographe), Antoine Doyen (photographe) et Raphaël Blasselle (photographe) en 2018. Sont aussi passé·e·s par Diapéro Elsa Maudet (journaliste), Alexia Eychenne (journaliste), Anthony Micallef (photojournaliste), Mathias Benguigui (photojournaliste) et Iñaki Ponce (doctorant).

Mathias Benguigui et Anthony Micallef / Photo © Diapéro. Tous droits réservés.

Quels sont les objectifs de l’association ?

Diapéro entend aussi bien défendre le diaporama sonore auprès des diffuseurs potentiels que mettre en valeur les jeunes journalistes qui se frottent à ce format. Nous militons en faveur du développement de ces formats dans les médias, comme un élément d’information autonome ou complémentaire d’un article. Diapéro est aussi un label de qualité, un intermédiaire entre les auteurs, dont nous valorisons le travail, et les diffuseurs, que nous accompagnons dans leur approche des formats multimédias.

Quelles sont les actions de Diapéro ?

Outre les soirées, nous saisissons toutes les opportunités d’évangéliser sur le diaporama sonore : une conférence, une formation, un stand, une inauguration… Nous avons créé en 2014 le prix du diaporama sonore, remis chaque année, pour soutenir ce format.

Remise du prix diaporama sonore 2016 / Photo © Diapéro. Tous droits réservés.

En quoi consiste une soirée Diapéro ?

Les soirées Diapéro se découpent en deux temps : une table ronde autour d’un sujet particulier, discuté avec des invités, puis le diap’open, une projection des oeuvres réalisées par la communauté. Avant l’événement, les internautes proposent leur production, inédite ou déjà diffusée, via Facebook ou par mail. Nous sélectionnons 7 à 8 réalisations que nous projetons et commentons dans une ambiance conviviale. On parle technique de réalisation et de montage, mais aussi financement et diffusion.

Pourquoi ce slogan “des images, du son, des bières” ?

Diapéro est né en 2012 dans la floraison parisienne d’apéros divers et variés autour du webdocumentaire, de la photographie, du journalisme. Ces rencontres se déroulent dans des bars. Allier convivialité, rencontre, discussion, réflexion, projection est un cocktail qui nous ravit. Nous ne sommes pas de purs esprits mais des êtres incarnés, n’est-ce pas ?

Puis-je organiser un Diapéro moi-même ?

Avec plaisir. Il suffit de nous contacter [diapero.diaposon@gmail.com] et on vient. Sans notre présence, l’événement ne peut pas prétendre au nom “Diapéro”.

Organisaton d’un diapéro en Belgique / Photo © Diapéro. Tous droits réservés.
Unlisted

--

--